Prototyper avec l’IA : comment ne pas se laisser bluffer par la “machine”

Prototyper avec l’IA : comment ne pas se laisser bluffer par la “machine”

Prototyper avec l’IA peut paraître une idée séduisante à première, mais aller vite, produire beaucoup, peut vite emmener les équipes créatives vers des solutions trop faciles et des prototypes trop nombreux. Dans cet article, nous essayons d’explorer la manière de bien vous servir de l’IA pour prototyper et pas de vous faire utiliser par l’IA pour prototyper.

Au fil du temps, l’IA est devenu un compagnon indispensable des designers et développeurs de site, nous l’utilisons au quotidien pour diverses tâches dans la création de site, mais il faut reconnaître que l’IA n’est pas outil fait pour délivrer un produit final. Aujourd’hui, nous allons voir comment prototyper avec l’IA comme compagnon, assistant, guide, lorsque l’on veut créer un produit ou expérimenter un parcours clients.

Prototyper pour apprendre, pas pour obtenir le produit parfait

Une des pires approches que l’on pourrait avoir serait d’espérer pouvoir produire des prototypes parfaits avec l’IA. Or, elle n’est pas capable de cela. Il est évidemmet possible de produire vite des petites applications, des interfaces, mais ce sont des produits non finis qui doivent toujours être réajustés, retouchés ou améliorés. Lorsqu’il s’agit d’un prototype destiné à tester un concept, il faut prendre l’IA telle qu’elle est : un outil qui permet de produire vite, mais imparfaitement. C’est justement cela qui est intéressant : cette capacité à produire rapidement des produits qu’il est possible de tester tout aussi rapidement. Et ce sont ces produits imparfaits qui vont le plus vous en apprendre sur ce que vous voulez faire en vous apprenant “en creux”, par les défauts, quelles sont les bonnes pistes à adopter pour aller vers votre produit final.

Notre conseil : utilisez l’IA comme un outil de créativité, pas comme un outil de finalisation. Utilisez cette capacité à produire vite pour vous challenger, vous apporter différents angles de vues, vous apporter des nouvelles idées.

Apprenez à être sélectif

Il peut être tentant, avec l’IA, de vouloir être exhaustif, de vouloir présenter la richesse de sa production, et de passer beaucoup de temps à échanger en internc, avec vos équipes, ou avec vos clients, sur un trop grand nombre de propositions : c’est le risque avec l’IA, c’est à dire penser pourvoir compenser le manque de réflexion par la quantité de prototypes. Ce n’est pas parce que vous avez la capacité de produire beaucoup de choses que vous devez proposer beaucoup de choses. A vous, au contraire, de savoir faire le tri et de passer plus de temps à évaluer, sélectionner et juger, plutôt qu’à présenter et à discuter indéfiniment sur telle ou telle piste.

Par sa profusion, l’IA doit nous obliger à éveiller notre œil critique et ne pas nous laisser absorber par ce qui ressort trop vite.

Dépasser la créativité de l’IA

Penser que l’IA peut apporter des solutions est dangereux. L’IA est un formidable outil de synthèse des connaissances humaines, mais pas un outil créatif. L’IA ne sera jamais capable d’apporter des réponses à vos questions, car c’est vous qui, en contact avec le contexte et les utilisateurs, et vous seul, qui êtes en capacité de juger ce qui est pertinent et ce qui ne n’est pas pour vos utilisateurs. Vous devez absolument dépasser ce que vous propose l’IA : prendre ses idées, qui sont, en réalité, les idées déjà produits par l’humanité, et venir “coller” par dessus votre touche de créativité, vos solutions, vos idées, celles qui émergeront non pas de votre esprit, mais de toute la démarche de recherche et d’étude que vous ménerez autour de vos utilisateurs humains, bien réels, pour qui vous créez votre prototype.

Le piège le plus grand de l’IA est celui là : penser qu’elle comprend les utilisateurs ou penser qu’elle peut apporter une solution à un problème particullier sans que vous ayez pu injecter votre propre connaissance du sujet. Prenez du recul et soyez critique sur ce que l’IA vous propose et apprenez à dépasser l’effet de surprise qu’elle crée quand elle vous propose une solution à laquelle vous ne vous attendiez pas. L’IA disrupte le temps de la pensée en l’accélérant, mais le cerveau doit prendre le temps. Lorsque vous utilisez l’IA, pensez toujours à laisser infuser les choses, à laisser le temps de la réflexion vous guider vers les bonnes voies et à ne pas vous précipiter trop rapidement sur ce qui est le plus brillant.

Garder l’humain au centre

Rappelez-vous que le design et le développement sont avant tout destinés à créer des produits pour les humains, par pour des machines ou des robots. Seul l’humain pourra apporter à vos réflexions la richesse, l’inattendu, la surprise nécessaires à trouver des solutions créatives et innovantes. Vous ne trouverez pas de nouvelles idées dans ce qui existe déjà, vous en trouverez dans les cerveaux de vos utilisateurs, dans leurs comportements qui évoluent sans cesse et dans leurs usages qui ne sont jamais ceux que vous pouvez imaginer.

En conclusion

L’IA est partout dans nos outils et aujourd’hui dans nos usages et les grands éditeurs de solutions nous poussent absolument à les utiliser. S’ils peuvent nous apporter plus de puissance de travail et nous aider à créer plus vite et plus quantitativement des prototypes ou des produits semi-fini, il faut se méfier de cette abondance et savoir prendre le temps de faire le tri et d’évaluer les solutions proposées. Et cela, comme toujours, passe par l’humain et son observation. L’UX ne change pas avec l’IA : elle doit toujours garder l’humain au centre.