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5 mauvaises excuses pour ne pas faire de l’UX pour les applications métier

Le fond du problème
Quand on parle d’UX, on pense d’abord site web, service en Saas ou application mobile, mais très peu de projets d’applications métiers internes à l’entreprise. C’est vraiment l’angle mort de l’UX qui est encore souvent perçu par les commanditaires de ces applications comme du design graphique et de l’ergonomie d’interface… avec, la plupart du temps des résultats à côté de la plaque.

Les raisons qu’on entend le plus souvent pour ne pas faire de l’UX pour les applications métier
C’est trop cher !
On n’a pas le temps !
On sait déjà le faire (alors qu’il n’y a pas d’UX designer dans la team, mais un simple designer d’interface à qui on demande de faire des jolis boutons) !
Pas besoin d’UX, nos utilisateurs sont suffisamment malins pour s’adapter.
Tout cela est souvent dit sur un ton péremptoire qui n’appelle pas de réponse.
Ce qui finit toujours par arriver quand on ne fait pas d’UX pour les applications métiers
Lorsqu’une démarche UX n’est pas intégrée dans la phase de développement, la plupart du temps, on obtient une application :
Qui correspond mal aux usages et besoins des utilisateurs,
Qui est jolie, mais, en réalité, peu ergonomique (beaucoup de gens confondent encore “joli” avec ergonomique),
Qui est un empilement de fonctionnalités sans hiérarchie,
Qui peut être parfois difficile à prendre en main, tant elle est différente de la version précédente,
Qui a sans doute coûté plus cher que ce qui était nécessaire en développant des fonctionnalités qui ne seront pas utilisées,
Qui n’améliore pas les process et se contente de reproduire sur une autre stack ce qui fonctionnait déjà mal.
Ces arguments, tout le monde les connaît, mais on dirait que dès qu’ils franchissent la porte de la réalité, tout le monde les oublie et continue à développer des applications comme avant…. sans tenir compte des enseignements des dernières années sur les méthodes UX.
Vous connaissez cette situation ? Vous l’avez déjà rencontrée ? Vous n’avez pas su l’éviter ?

Petite parenthèse : qu’est-ce que l’UX pour les applications métiers ?
1️⃣ C’est définir avec les utilisateurs finaux les besoins réels de l’application.
2️⃣ Déterminer les freins de l’application métier et imaginer des solutions.
3️⃣ Inventer des parcours d’utilisation innovants qui intègrent à la fois du design et des technologies innovantes.
4️⃣ Évaluer des prototypes de l’application à divers stades de sa fabrication.
5️⃣ Designer les interfaces avec des composants standardisés respectant les conventions ergonomiques
6️⃣ Ajouter une couche graphique pour améliorer l’acceptabilité du produit
5 mauvaises excuses pour ne pas faire de l’UX dans le développement d’une application métier

Excuse n°1 : Le coût. “C’est trop cher, scrogneugneu !”
Le coût est souvent mis en avant pour empêcher de faire de l’UX, essentiellement pour deux raisons : l’envie de ne pas changer d’habitudes, la paresse intellectuelle qui consiste à ne pas avoir la curiosité pour aller de l’avant et peut-être découvrir quelque chose qui pourrait vous obliger à changer d’habitudes.
Au delà de ces considérations, il faut pourtant bien voir qu’un budget UX est un très bon investissement. Exemple, sur un budget de 100,000€, le budget UX atteindra 30k€, soit 30%. Sur ce budget, on comptera un tests utilisateur, ainsi que des phases de conception et de design.
Cela peut paraître beaucoup, mais le ROI est réel ⤵️
Une augmentation des chances d’adoption du produit
Des fonctionnalités plus adaptées au besoin des utilisateurs
Une ergonomie soignée dès la phase de lancement, ce qui diminue le risque de redéveloppement
Exemple de calcul du ROI de l’UX pour les applications métier
Imaginez que votre produit se retrouve aux mains de 200 utilisateurs et qu’ils perdent une heure par mois, à cause de l’UX mal faite. Avec un salaire moyen tout chargé par personne – mettons de 5000€/salarié -, cela nous fait donc une perte de temps qui coûte 6500€/mois. Multiplié par 12 mois, le coût perdu par l’entreprise est de 78000€…
Pensez-vous encore que l’UX, c’est trop cher ?
Excuse n°2 : Ça va nous faire perdre du temps!
C’est l’excuse n°2… mais c’est en fait, bien sûr, la même excuse que la première… puisque le temps, en entreprise, c’est de l’argent… Oui, sur un projet de développement de 6 ou 7mois, cela va rallonger d’un mois votre projet… Mais qu’est-ce qu’un mois comparé au 78000€ que vous perdrez ensuite dans l’année ? Est-ce justifié ? Faites donc le calcul par rapport à un projet que vous avez déjà mené.
Excuse n°3 : On sait très bien le faire nous même !
C’est l’excuse n°3 des ESN qui n’intègre pas de process de design UX dans leurs méthodes de travail…ou bien encore, qui croient savoir le faire… Personne niera que quelques développeurs ayant l’expérience du développement d’application n’aient pas quelques notions de design d’expérience ou d’ergonomie… mais en réalité, ce fait est largement contrebalancé par d’autres.
Un développeur a rarement une vraie formation UX et son bon sens ou son instinct ne sont que des biais de confirmation. Ce qui marche pour lui ne marche peut-être pas pour d’autres utilisateurs.
Aucun développeur n’aura de vision d’ensemble de l’expérience utilisateur de l’application et celle-ci sera construite, le plus souvent, sans soucis de cohérence de l’interface.
Les développeurs n’ayant pas pour habitude de faire des tests utilisateurs, ils n’en feront tout simplement pas pour s’assurer de l’utilisabilité de leur produit… ou ils en feront avec tous les biais habituels des personnes faisant des tests sans méthode : testeurs qui sont des collègues de bureau ou des voisins, mauvaises méthodes de récolte des insights, biais hiérarchiques ou d’appartenance à l’entreprise, etc.
Excuse n°4 : On a un designer chez nous, tout va bien se passer

C’est le cas de beaucoup d’ESN d’intégrer un designer sur un projet… mais la confusion est souvent là. Le designer se voit, souvent, attribuer le rôle simple de designer d’interface et on lui demande de faire des écrans ergonomiques… sans que ce design résulte d’une étude préalable sur l’usage, les besoins réels ou les tests utilisateurs (on n’a pas le temps, ça coûte trop cher, etc). Résultat : on aboutit à quelque chose d’ergonomique, en apparence, mais qui ne l’est pas.
Excuse n°5 : On va s’inspirer de ce qui se fait chez la concurrence
Très bonne idée ! Sauf que ça n’est pas si simple… un produit digital, même similaire dans ses intentions et ses finalités, peut très bien comprendre des caractéristiques et une ergonomie propre à une population cible d’utilisateurs qui n’est pas forcément la même que la votre. Et là, patatras ! Vous copiez l’interface d’un logiciel qui ne correspond certainement pas aux usages de votre population cible. En gros, vous viserez bien, mais vous manquerez peut-être 50% de votre cible.
Risques de ne pas faire de design UX pour une application métier
➡️ Passer à côté de fonctionnalités importantes
➡️ Développer des fonctionnalités inutiles
➡️ Avoir une ergonomie qui ralentisse la productivité des utilisateurs
➡️ Devoir dépenser du budget formation en plus
➡️ Subir un rejet des utilisateurs finaux
➡️ Devoir redévelopper des éléments d’interface
➡️ Créer de la méfiance entre vos utilisateurs cibles et le service qui développe l’application
2 cas de mise en œuvre de l’UX pour les applications métier
Voici deux cas où nous sommes intervenus pour améliorer ou designer l’interface d’applications métiers.
TalentTale : design et conception d’un outil d’évaluation des compétences

TalentTale est une solution d’aide au recrutement.La société Lincoln Group nous a demandé de concevoir les interfaces pour son outil. La mission comprenait une série d’interviews à l’internationale pour déteminer les besoins des consultants qui avaient besoin de l’outil. Une série de tests utilisateurs a été mené sur les maquettes conçues afin de parfaire l’ergonomie avant d’envoyer le design à une équipe de développement située à l’international.
Point fort du projet –> un design pro qui inspire confiance et engage –> une ergonmie qui prend en compte les usages des utilisateurs
Budget : inférieur à 30k€
Manorga : amélioration du design et de l’ergonomie d’un outil de configuration de rayonnages pour l’industrie

Pour cet industriel, nous sommes intervenus sur le design et l’interface d’un configurateur qui est à lafois un outil pour leurs prospects sur leur site de ecommerce, mais égalmenet une application métier à destination des ingénieurs commerciaux pour la vente.
Ici, l’objectif était de rendre l’otuil plus accessible à une population denon experts, ce qu’il était à la base.
Nous avons donc procédé à un redesign de l’interface en tenant compte des contraintes techniques et en adaptant l’ergonomie de l’outil à une populationmoins expertes
Point forts du projet–> un outil avec un mode expert/débutant -> une ergonomie ayant simplifié l’usage d’un produit
Budget : entre 15k et 30k€
Conclusion : l’UX pour les applications métiers est plus qu’un investissement, c’est une nécessité
Je pourrais vous dire que vous n’avez pas besoin de faire d’UX pour les applications métier, et ça sera vrai, jusqu’à un certain stade. On peut très bien concevoir et développer une application sans intégrer les méthodes de design UX… mais, dans ce cas, n’espérez pas pouvoir étendre le cheptel de vos utilisateurs à quelques personnes, et n’imaginez pas pouvoir faire croître ce cheptel dans le long terme.
Sans démarche UX, les problèmes, invisibles au départ, vont se révéler de plus en plus criant au fur et à mesure que la base d’utilisateurs de votre application s’élargit. Et vos coûts de développement pour essayer de remédier aux défauts de départ vont s’avérer de plus en plus lourd.
C’est exactement pour faire face à ces problèmes que l’UX est utile : pour créer des applications qui résistent au temps et à la croissance du nombre d’utilisateurs. On n’a pas attendu les années 2000 pour créer des applications informatiques… mais à partir des années 2000, les usages digitaux se sont vraiment répandus dans de nombreux domaines, et il n’est plus possible de faire accepter des applications mal pensées pour les utilisateurs.
Penser que l’UX n’est qu’une petite lubie venue du monde du marketing est une erreur fatale qui peut, bien au contraire, coûter très cher.