Blog
Retour aux articlesL’IA pour analyser les interfaces : les UX designers vont-ils être tous remplacés ?
Partager
Catégories
L’IA pour analyser les interfaces : les UX designers vont-ils être tous remplacés ?
On parle tellement d’IA en ce moment que l’indigestion n’est plus très loin. Mais, foin de bullshit, regardons de plus près ce que peut faire chatGPT pour analyser une interface.
chatGPT peut-il analyser une interface ? (spoiler alert : oui)
Un post récemment postée sur LinkedIn montrait comment chatGPT, grâce à sa nouvelle fonctionnalité de reconnaissance d’images pouvait apporter de nouvelles opportunités aux UX Designers.
La designeuse Patricia Reiner montrait comment à partir d’un petit mockup qu’elle avait fait, elle avait utilisé chatGPT pour en faire une analyse ergonomique. Puis, comment, toujours à partir de ce mockup, chatGPT pouvait générer du code CSS pour le développer en vraie maquette.
Un exploit ? Oui… et non.
Bien que l’exploit paraisse remarquable… en réalité, il s’inscrit dans la suite logique de ce que peuvent faire les IA génératives et si, on a vraiment l’impression qu’il y a une intelligence à l’œuvre… il faut se rappeler, tout simplement, que tous ces résultats sont le produits de statistiques produites grâce aux quantités de données astronomiques produites sur le web depuis des années (lire cet excellent article de vulgarisation, en anglais, sur la génération de données avec l’IA).
chatGPT n’est, finalement, rien de plus qu’une nouvelle manière d’aller chercher et réordonner les données, tout comme Google l’avait fait en son temps.
Mais, revenons à nos moutons, et plutôt que nous esbaudir sur les exploits des IA génératives, essayons de comprendre ce qu’elles pourraient entraîner pour le métier d’UX Designer.
Les designers expérimentés devraient pouvoir dormir sur leurs deux oreilles
Premier point à noter
Les IA ne génèrent que ce qui existent déjà. Elles n’inventent pas. Ne sont pas créatives et s’appuient que quelque chose qui se trouve déjà quelque part sur le Web… en le réagençant en fonction des circonstances.
Ainsi, l’analyse livrée par chatGPT ne fait-elle que reproduire ce que d’autres UX designers ont déjà produit quelque part… et, pour un UX designer un peu expérimenté, ne produit aucune nouvelle valeur particulière…
En revanche, pour un designer débutant ou apprenant, ou même, et c’est encore plus intéressant, pour un non designer, chatGPT peut s’avérer utile.
- En tant qu’outil d’apprentissage : les designers apprenant ou débutant vont ainsi pouvoir accéder à la somme de connaissance des designers seniors de manière ordonnée et intelligente.
- En tant qu’outil d’analyse en propre : chatGPT apporte à des non designers des connaissances métiers qu’ils n’ont pas
Attention cependant, on le sait, les IA génératives sont sujettes aux hallucinations et peuvent générer des erreurs d’analyse qu’un non-expert ne pourra pas déceler. C’est là, encore et toujours, le grand danger des IA.
Jusqu’où l’IA effacera-t-elle le rôle du designer ?
Deuxième point à noter
La génération de code me semble être moins une opportunité.
D’abord, parce qu’elle reste limitée et cantonnée à une page… Elle n’est donc pas forcément exploitable pour créer un prototype complet.
Ensuite, parce qu’il mérite forcément d’être ajusté pour être exploité professionnellement.
Sans compter, enfin, que ce n’est pas le métier du designer de générer du code, même si des solutions comme Figma tentent de l’entraîner sur ce terrain.
L’IA, un précieux auxilaire ou le remplaçant du designer ?
Conclusion
chatGPT et autres peuvent s’avérer comme de précieux auxiliaires… mais sans doute pas pour les UX designers un tant soi peu expérimentés.
Il n’ira pas relever des particularismes, et sera sans doute bloqué ou biaisé sur des pattern innovants.
En revanche, il a la capacité d’apporter de véritables connaissances à des néophytes : designers débutants ou en phase d’apprentissage sous la supervision d’un expert… non designers sous la supervision d’une communauté.
Mais ne rêvez pas ! chatGPT a peu de chance de vous remplacer, si vous êtes designer, pour une analyse complète d’un produit numérique.
- Il serait sans doute très ardu de lui faire “avaler” un ensemble de maquettes… ça se teste, mais nous restons dubitatifs
- Il lui manquerait sans doute énormément d’informations de contexte… et même si on peut les injecter dans l’algorithme, elles risquent de ne pas être suffisamment prises en compte
- Enfin, disons-le tout net : tester un produit, analyser une interface n’a d’intérêt que si on le fait avec de vrais utilisateurs… Autrement dit par des tests utilisateurs avec de vraies personnes… A moins que… à moins que, celles-ci puissent être remplacées par des avatars synthétiques générés par de l’IA, comme semble le proposer Fantasy, une entreprise qui va bientôt commercialiser des humains de synthèse. On en est là ? Eh bien oui, apparemment !