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L’impact de la charge cognitive en UX design
Lorsque, nous, designers, concevons des interfaces, nous devrions nous poser une question. Les besoins humains, la capacité cérébrale de l’homme ou encore sa mémoire sont-ils des facteurs pris en compte lors de conception ?
Tout comme les ordinateurs, le cerveau humain possède une capacité de traitement et de mémoire. Forcer le cerveau humain en lui apportant un excès d’informations peut frustrer l’utilisateur et l’amener à abandonner les tâches qu’il effectue. En effet, la mémoire à court terme de notre cerveau a des limites, et elle varie d’une personne à une autre.
Selon le psychologue américain George Armitage Miller, la mémoire à court terme d’un utilisateur lambda peut mémoriser sept informations à la fois. Si c’est plus, cela entraîne une augmentation de la charge cognitive. Mais attention, cela ne signifie pas qu’une barre de navigation ne doit pas contenir plus de sept onglets ! En effet, l’icône des menus figure toujours dans la barre de navigation. L’utilisateur procède alors par reconnaissance des icônes et non pas par mémorisation.
Imaginons qu’un utilisateur se trouve face à deux écrans d’une application mobile. Sur le premier se trouve des instructions, qui devront être réalisées sur le second écran. Selon la capacité de mémoire à court terme de l’homme, le fait de fournir des instructions surchargées sur la première page augmente la charge cognitive et oblige l’utilisateur à lire les instructions encore et encore.
Une bonne expérience utilisateur est bénéfique pour tous, et pas seulement pour les personnes qui ont une importante capacité de mémoire à court terme. Ainsi, une bonne pratique générale de conception consiste à limiter la charge imposée à la mémoire des utilisateurs.
En quoi la charge cognitive affecte l’utilisabilité ?
Le terme “charge cognitive” a été initialement inventé par des psychologues pour décrire l’effort mental nécessaire pour apprendre de nouvelles informations.
- Modèle mental
Lors de la conception d’un site web, l’utilisateur dispose d’un modèle mental du fonctionnement d’un site web, et ce à partir de son expérience passée. C’est pour cela que la conception d’un nouveau site, avec une mise en page différente, amène l’utilisateur à réfléchir. Cela augmente la charge cognitive mais également le coût d’interaction. A contrario, avec une mise en page familière à l’utilisateur, cela réduit sa charge cognitive, c’est-à-dire qu’il n’est pas dans une optique d’apprentissage.
- Affordance et libellé
Prenons l’exemple d’une application mobile pour expliquer comment l’affordance (interaction potentielle) et le libellé (le moyen de communiquer cette potentialité) affectent la charge cognitive. Nous avons tous vu la barre de navigation inférieure dans les applications mobiles. Pour améliorer l’esthétique de l’application, certains concepteurs retirent le libellé (signifier) des icônes (affordance) de la barre de navigation.
Quelqu’un comprend-il la fonction de l’icône à l’intérieur du rectangle rouge ? Pour qu’un utilisateur puisse saisir rapidement et sans réfléchir l’interaction potentielle, il est parfois nécessaire de communiquer sur cette interaction et donc de lui indiquer via une étiquette/ un label/ une inscription ce qu’elle signifie.
Concevoir avec des affordances et des signifiants appropriés réduit la charge cognitive et maximise la convivialité.
- Atomisation du contenu (chunking content)
Dans le domaine de la conception de l’expérience utilisateur, le “chunking” fait généralement référence à la décomposition du contenu en petites unités d’information distinctes.
Cette atomisation joue un rôle très important dans la réduction de la charge cognitive.
Je pense que vous avez tous compris comment le “chunking” des données peut réduire la charge cognitive. Il est facile de se souvenir du chiffre ci-dessus après le “chunking”, qui permet à l’utilisateur de comprendre et de se souvenir facilement.
- Conception visuelle
La conception visuelle joue également un rôle dans la charge cognitive. Qu’en est-il d’un site qui contient une taille de police trop petite et des images floues ou non pertinentes ? Eh bien, par exemple, dans le cas où l’utilisateur se trouve face à une image qui n’a aucun rapport avec son contenu, l’utilisateur se perde puisque cela entraîne une augmentation de la charge cognitive.
En réduisant la charge cognitive, l’utilisateur peut accomplir sa tâche sans aucune frustration et ressentir de la satisfaction lors de l’utilisation de l’interface. Aussi, cela permet d’augmenter la valeur de notre produit !
Alors à retenir, charge cognitive minimale = utilisabilité maximale 😉 Et pour vous rafraîchir un peu la mémoire, cela fait écho à l’un de nos articles 2018 : La simplicité va-t-elle être une tendance 2018 ?
Via Medium.muz : The effect of cognitive load in UX.