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Les couleurs et les contrastes : en finir avec les “on-dit” !
Les designers ont pour mission de rendre les interfaces accessibles à tous les utilisateurs, c’est-à-dire de prendre en compte les besoins de chaque personne. Mais attention, méfiance ! Il existe de nombreux mythes concernant le contraste des couleurs, mythes perpétués par des personnes souvent mal-informées. On va alors rectifier le tir, et mettre fin à tout ces “on-dit”!
1/ Les exigences du WCAG sont toujours optimales
Le WCAG (Les Règles pour l’accessibilité des contenus Web) présente des règles à suivre afin de rendre les contenus Web plus accessibles, comme par exemple pour les personnes en situation de handicap. Toutefois, on trouve parmi ces règles à suivre une petite coquille ! Il s’agit du cas où se trouve un texte blanc et un texte noir sur un bouton de couleur. La majorité des utilisateurs diront que le texte blanc est plus facile à lire, mais en réalité c’est faux, les rapports de contraste le disent !
2/ Le texte doit répondre à l’exigence du AAA, sinon il est inaccessible
Le WCAG, repris par le RGAA (Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations), définit 3 niveaux d’accessibilité. Beaucoup de gens estiment que le texte doit être conforme au niveau le plus élevé (AAA), mais en réalité ce n’est pas le cas ! Ce troisième niveau s’applique à un groupe d’utilisateurs restreints : ceux qui ont une perte de vision importante, comme par exemple les personnes âgées, ce qui n’est donc pas le cas de l’ensemble des utilisateurs. Et si l’on regarde de plus près, le WCAG recommande de ne pas satisfaire toutes les exigences de l’AAA car il n’est tout simplement pas possible de le faire !
3/ Les composants de l’interface ont le même rapport de contraste que le texte
Une erreur de plus : mettre les composants d’une interface au même niveau de contraste que le texte ! Eh non, détrompez-vous, ces niveaux de contraste doivent être différents.
Le texte nécessite un contraste plus élevé afin de faciliter et de rendre plus agréable la lecture des utilisateurs. En effet, de nombreuses nuances affectent le contraste du texte, comme la taille ou la graisse de la police.
4/ Le texte et les boutons gris sont inaccessibles et semblent désactivés
De nombreux utilisateurs pensent que le texte gris n’est pas lisible. Parfois c’est vrai, mais pas toujours ! Si l’on regarde le bouton ci-dessous, vous pourrez voir, grâce à un vérificateur de contraste, que le texte gris est bel et bien conforme à la norme AA.
5/ Les daltoniens ne savent pas faire la différence entre les couleurs contrastées
Il existe un mythe selon lequel si un designer utilise le contraste des couleurs pour transmettre des informations, alors les utilisateurs daltoniens ne remarqueront pas la différence. FAUX ! Ces utilisateurs n’ont pas de difficultés à percevoir les différences de contraste, mais les teintes de couleurs (vous pouvez aller jeter un oeil à notre article dédié au daltonisme). Grâce à un simulateur de daltonisme, on peut voir que ce type d’utilisateur perçoit clairement s’il s’agit du rouge ou du vert.
6/ L’utilisation d’un repère de couleur ne suffit pas à transmettre l’information
Détrompez vous, indiquer à vos utilisateurs une information par une couleur ne suffit pas ! Une des règles d’accessibilité stipule que la couleur ne doit pas être utilisée comme seul moyen visuel pour transmettre une information. Eh oui, mettez-vous par exemple dans la peau d’une personne ayant une déficience de la vision. Si vous choisissez d’afficher l’état actif d’un bouton ou d’un champ par la couleur rouge, une personne daltonienne ne sera pas capable de le voir. Il est alors important d’ajouter un repère supplémentaire comme du texte ou une icône.
7/ Une interface accessible répond aux besoins de TOUS les utilisateurs
C’est évident, en tant que designer on aimerait bien rendre tous nos utilisateurs heureux et satisfaits ! Toutefois, il est impossible de pouvoir répondre aux exigences et aux besoins de l’ensemble des utilisateurs dans la mesure où il y a toujours quelques personnes qui trouveront votre design gênant à leurs yeux. Vouloir atteindre un idéal pour tout le monde est illusoire ! Il faut tout simplement se concentrer sur une majorité d’utilisateurs mais pas sur tous.
L’accessibilité doit toujours être une priorité lors de la conception d’interfaces. Et pour aider les designers à concevoir ces interfaces de manière la plus optimisée possible, les lignes directrices du WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) sont des outils essentiels !
Cet outil, tout comme le RGAA, ne sont pas à l’origine de ces “on-dit”, ils sont le fait de personnes qui les interprètent mal, les déforment et en font un mauvais usage. Il est temps de mettre fin à ces mythes pour produire des interfaces qui satisferont la majorité des utilisateurs !
Via UX Movement, The Myths of Color Contrast Accessibility