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Carnets de l’UX : Dall E, Midjourney, allons-nous tous devenir Picasso ?

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Carnets de l’UX : Dall E, Midjourney, allons-nous tous devenir Picasso ?

J’assiste depuis quelques semaines à un déferlement d’images créées par des IA. Les geeks sont subjugués par le pouvoir que leur confère ces IA, comme Dall E ou Midjourney, et qui, si vous ne l’avez pas vu, leur permette de créer à la volée des illustrations ou des photos sans savoir dessiner, sans avoir besoin d’un appareil photo, sans sortir de chez soi. Bref, de créer, et de créer bien, tout type d’image, d’illustration, de photo, avec un véritable talent de professionnel.

Image d’un robot peintre, façon Monet, que j’ai créé avec Dall E. Cela m’a pris 15s.

C’est assez vertigineux, quand j’y pense. Des millions de personnes, totalement incapable de la moindre création, vont pouvoir dès aujourd’hui créer des milliards d’images sans aucun autre talent que celui de savoir faire des phrases (ce qui peut être complexe pour certain, vu le niveau d’éducation actuelle, mais bref, passons…)

Comment réagir à cela ?

Une des plus belles, et plus intéressante, et plus solitaire (car je n’en ai pas vu d’autre) réponse est celle d’Étienne Mineur, le designer graphique français, qui s’est fendu d’un long article sur le sujet où il aborde pas mal de question sur les conséquences et les implications de ces outils.

ll y parle, entre autres, de l’impact de ces IA sur la profession d’illustrateur et de la menace qu’elle leur apporte, mais aussi le risque sur la créativité du monde, celui d’une banalisation et d’une monotonisation des images. Je vous recommande vraiment de le lire.

Mais ce qui me frappe moi, c’est non seulement la capacité des ces machines à créer des œuvres originales, mais en plus de pouvoir le faire à une vitesse qu’on aurait pas imaginé il y a 10 ans.

En quelque sorte, un simple geek armé de sa seule parole pourrait bien générer en une journée plus d’œuvre que n’importe quel illustrateur de la fin du XXème siècle en une vie.

Tomate montant un cheval sur la lune à la manière de Picasso, par Midjourney. Environs 1mn pour générer ces 4 images tout à fait apte à passer le cap de l’illustration professionnelle.

Mais que va-t-on faire de toutes ces images ?

Et puis, comme je le disais, ce ne sont pas seulement les images qui vont être générées, mais aussi de la vidéo (voir notre article sur le sujet), des modèles 3D pour le futur Métavers dont on nous rebat sans cesse les oreilles et dont personne ne sait au juste si c’est juste une vaste blague ou un horrible futur probable.

Et demain, peut-être sans doute, la musique… pour les textes, c’est déjà fait. Des romans écrits par des IA existent déjà.

Bref, c’est à se demander si on va encore avoir besoin demain des créatifs, des artistes, de tout ces gens qui transforment et voient notre monde d’un autre œil pour nous en faire entrapercevoir les arcanes de l’univers et le sens dont nous avons tant besoin pour vivre.

Les métiers de l’UX pourraient sans doute en tirer parti. Un article de blog en parlait justement. Mais l’IA, pour l’heure ne semble pas représenter un danger pour la création de produits numériques. Pas besoin, trop complexe à mettre en œuvre, et sans doute, même inutile.

Je ne m’empêche pas pourtant d’être fasciné, subjugué, étonné, curieux, car je pressens, et je ne pense pas être le seul, que nous sommes désormais entré de plein pied dans une nouvelle ère. Celle où les machines peuvent nous remplacer dans des tâches que nous pensions être la propriété des humains, mais que nous allons devoir partager avec elles. Jusqu’à nous remplacer complètement ?

Picasso riant à gorge déployée, par Mijourney. Effectivement, il doit bien se marrer dans sa tombe, ce génie du XXème siècle. Mais aurait-il autant ri s’il avait pu être remplacé par une IA ?

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