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Carnets de l’UX : Meta en route ou pas pour le Métavers ?
Une démonstration de force assez impressionnante
Hier soir, c’était la keynote de Meta pour parler de son casque Quest Pro, censé nous emmener tous dans le Métavers de Meta, cet fameux univers parallèle dans lequel nous sommes tous supposés nous débattre plusieurs heures par jour d’ici 2030.
Et il faut bien l’avouer, les progrès de ce casque sont bluffants et permettent de voir à quel point les expériences immersive vont devenir quelque chose d’assez fascinant (elles le sont déjà d’ailleurs).
Une grappe de nouveautés
Les nouveautés les plus flagrantes sont celles-ci :
Meilleure résolution
Meilleure résolution évidemment, donc meilleure qualité d’images, meilleure définition, objets plus complexes, mieux dessinés. On s’approche peu à peu d’un univers réaliste et ça, c’est un vrai progrès.
Eye-tracking et face-tracking
Le Quest Pro, tout comme son concurrent chinois le Pico 4 Pro, peuvent détecter plus finement les actions du visages : expressions du visage, mouvement des yeux. L’avatar peut ainsi améliorer la reproduction de ces expressions, et, in fine, améliorer les relations sociales dans le expériences immersives. Le progrès est impressionnant, même s’il pose des questions de vie privée que Meta balaye d’un revers de la main en affirmant qu’on peut désactiver la remontée de données si on le veut… Mouais… on sait ce que ce genre d’affirmation donne.
Des jambes !
Apparemment, c’est le truc le plus fou de la soirée… bientôt les avatars dans Meta pourront avoir des jambes. Vous riez, mais ça n’est pas rien, car le mouvement du corps est très difficile à reproduire en partant des capteurs d’un casque. Mais grâce à l’IA, la fameuse, ce mouvement peut-être reproduit de façon très fidèle et bluffante comme l’a montré Mark Zuckerberg lui même.
De l’AR !
En fait, c’est selon moi, la nouvelle la plus importante. Le nouveau casque de Meta permet enfin un mode “transparence” qui permet de voir le vrai monde à travers les lunettes et d’y ajouter des objets numériques en surimpression. On a donc bien, tout comme le Pico 4 sorti 2 semaines avant, des lunettes de réalité mixte, permettant l’AR et la VR. Au lieu de l’horrible transparence en noir et blanc sur le Quest 2, cette fois, c’est bien à une reproduction en couleur auquel on a droit. Et ça change tout. Et comme l’a démontré le fameux youtubeur NathieVR, il est même possible de faire un tour à vélo avec un Quest Pro sur la tête, tout en voyant le monde réel à travers des écrans. Flippant ou pas ? A vous de me le dire !
1500$ aux US et plus de 1800€ en Europe
Alors le prix… évidemment, c’est très cher… et on voit un peu mal comment les gens, dont le budget est déjà grevé par leur smartphone, iraient investir une telle somme dans un appareil franchement encore tournée en grande partie vers le gaming.
Évidemment, ça n’est pas vraiment un frein pour une niche de early adopters, de gamers, de geeks férus de technologie. Mais ça l’est clairement pour le grand public qui, il faut bien l’avouer, n’est pas la cible première du Quest Pro. Donc, un tel prix, même s’il parait cher, n’est pas incohérent avec la stratégie de Meta qui souhaite surtout, avec ce casque, développer les usages professionnels, même si, au dire des journalistes présents, on se demande où sont les applications professionnelles, et si, vraiment, les professionnels vont se lancer avec entrain dans les nouveaux usages que proposent le casque. De mon point de vue, rien n’est moins sûr, pour l’instant, même si il existe quelques applications, mais sans réel intérêt.
En conclusion
Ce qui est certain, c’est que Mark Zuckerberg présente une foi inébranlable dans son projet de Métavers, même si, d’après ce qu’on sait, la sauce ne prend pas encore : à peine 300,000 utilisateurs sur le réseau social de Meta en 3D Meta Horizons, des développeurs qui n’utilisent pas le casque, des milliards investis et pas de ROI (hormis sur les ventes de casques, 150 millions vendus en une année). Bref, on ne voit pas le bout du tunnel pour Meta, ni qu’est-ce qui pourrait remplacer ses réseaux sociaux déclinants face au mastodonte Tiktok, qui, lui, pour l’heure, capte bien tous les usages.
Pour une raison simple : sa simplicité et son accessibilité. Qualités que n’ont pas du tout les casques de VR.
Alors, le Métavers mort ?
On ne sait pas, mais ce que l’on sait, c’est que ce n’est pas cette débauche technologique qui pourrait assurer son succès. Très clairement, il manque encore des ingrédients. Lesquels ? Mark Zuckerberg semble le savoir, mais il est bien un des seuls.