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Au-delà des Démos : Comprendre l’Impact Réel de l’IA dans le Design

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Au-delà des Démos : Comprendre l’Impact Réel de l’IA dans le Design

IA et design.

C’était le sujet de la table ronde organisé par Nicolas LEPELLEY, ex head of design de Norauto avec Julien Boyer, Vincent Claudepierre et Damien Cavaillès.

Un débat passionnant, mais qui m’a quand même laissé un peu sur ma faim… et pour une bonne raison.

J’en suis ressorti avec la désagréable sensation qu’entre les discours dithyrambiques sur les potentialités des IA génératives et la réalité, il y a avait un fossé de plus en plus grand que l’on allait commencer vraiment à avoir du mal à masquer.

Un Pont entre Idéation et Réalité, mais Pas un Remplaçant des Designers

Car, il en ressort deux choses :

1) Non, les IA génératives ne vont pas remplacer des jobs et…

2) dans la chaîne de production de valeur, pour ce que j’en ai vu, elles restent plus des idées d’idéation, de structuration, que de productions de livrables.

Autrement dit, contrairement aux discours qui courent, on ne peut pas utiliser des IA génératives pour livrer des produits finis. Que ce soit pour du design d’interface, de la génération d’image ou du design produit.

L’IA générative n’est pas faite pour ça… et pour l’heure, on voit mal comme elles pourraient arriver à un tel niveau de performance qu’elles remplacent des jobs de concepteurs, de designers, ou d’intégrateur.

Le fossé est trop grand entre la promesse des démos et la réalité.

Et contrairement à ce que j’affirmais avec un de la provocation, non, le job de designer n’est pas mort 🙂 et ne disparaîtra pas avec l’arrivée des IA génératives.

Réinventer la Créativité : Comment l’IA Générative Transforme les Tâches et l’Innovation

Qu’est-ce que j’en retiens, alors ?

1) De toute évidence, les outils d’IA génératives sont des accélérateurs dans certains cas.

Par exemple, pour faire de la génération d’images pour des mockups de présentation ou des proto.

On ne passe plus par une banque d’images, on génère à la volée, et rapidement, des images et du texte, permettant de créer rapidement des visuels séduisants et puissants… là où, sans doute, il y a encore un an, on avait du mal à récupérer du vrai texte et des images….

En code, un outil comme Github copilot aide à accélérer la production de code, mais sans pour autant, générer des programmes entiers. Là encore on est très très loin des démos où l’on voit une app entière créée par la magie d’un prompt.

2) En fait, on a deux sortes de renforts grâce à l’IA.

a) Renfort par la prise en charge de tâches simples par l’IA. Un exemple simple, je fais beaucoup d’illustrations pour mes articles dans lesquelles je détoure mes personnages. Pour cela, je fais appel à l’IA de Photoshop et ça me fait gagner pas mal de temps. C’est de l’IA, mais il n’y a pas besoin d’être savant pour l’utiliser.

b) Renfort dans toute la phase d’analyse et de préparation au projet…

Autrement dit, les IA génératives sont plus utiles comme outil d’accélération de la préparation d’une recherche utilisateur, préparation de mockups de démo, préparation de documentation, etc…

3) Y a-t-il besoin d’apprendre l’IA, comme on lit si souvent ?

Ma conviction, c’est non.

L’IA se présente comme des outils, et même si il y a bien un art du prompt, c’est loin d’être réellement une science. Et, à terme, d’ailleurs, on devrait peu à peu voir disparaître ces prompts longs, parfois redondants, inutilement bavards, et surtout peu pratiques pour passer des paramètres.

4) Mais alors, rien ne change ?

Si ! Mais pas de la manière spectaculaire dont on peut se l’imaginer.

D’abord, on est dans une phase ascendante d’innovation, et, en UX, en tout cas, on devrait voir apparaitre dans les mois qui viennent des IA génératives spécialisées pour nos métiers (ce qui est déjà le cas, en fait, je pense à Odaptos)

Ensuite, il est clair qu’au fur et à mesure du temps, les salariés vont s’emparer de diverses manières des outils utilisant l’IA (exemple : retranscription d’audio, traduction automatique, résumé de textes etc, etc) et que cela se fera sans doute de manière très transparente, et sans qu’on s’en rende compte vraiment 😁

5) Faudra-t-il se former à l’IA ?

Bien sûr que non (hormis pour ceux qui développent des algorithmes d’IA), mais, en revanche, il faudra sûrement apprendre tout ce que peuvent faire pour vous les outils dopés à l’IA. Passer à côté de ça sera comme passer à côté d’un oasis dans le désert.

J’utilise de l’IA tous les jours, je n’ai absolument pas eu besoin de me former.

En revanche, il est indispensable de rester en veille sur le sujet, mais exactement comme lorsqu’on reste en veille sur des outils.

Au-delà de la Hype de l’IA : Démystifier les Promesses et les Réalités

Je crois qu’il est temps de raisonner au delà de la “hype” quand on parle d’IA.

On voit tous passer des démos bluffantes qui nous font dire qu’on est à l’aube de grands changements.

Mais ces vidéos sont souvent des démos, mettant en exergue des réussites au milieu de centaines d’échecs. Elles ne nous font pas voir la réalité, qui est bien plus complexe.

Je vous reporte d’ailleurs à la démo de Gemini de Google, beau fake en la matière. Non pas que Gemini n’existe pas, mais que, pour la cause marketing et promotionnelle, Google a largement enjolivé la réalité (comme toujours, d’ailleurs, vraiment rien de nouveau sous le soleil).

Quoiqu’il en soit, remercions ceux qui, comme Nicolas LEPELLEY, ou comme Mathieu Crucq 🦖 qui n’hésite pas à partager ses recherches en public, ou comme Étienne Mineur, en matière de design, et sûrement encore beaucoup d’autres qui font actuellement bien plus pour l’IA, que les spécialistes du post qui vous propose de gagner des millions en faisant de l’IA. Merci à eux !


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