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L’accessibilité web ne devrait pas être une obligation

Hier, pour la première fois, des entreprises de la Grande Distribution dont Auchan et Carrefour, notamment, se sont vues assignées en référé par plusieurs associations de défense des droits pour non conformité aux règles d’accessibilité web. La menace planait et elle tombée.
Depuis plus de 2 ans déjà, obligation est faite aux entreprises réalisant un CA supérieur à 200 millions d’euros de rendre accessible tous leurs canaux digitaux et tous leurs médias digitaux aux utilisateurs souffrant d’un handicap. On s’en était fait l’écho plusieurs fois ici et nous proposons même une prestation d’audit pour permettre aux ecommerçants de se mettre en conformité avec la Loi.
Est-ce une bonne nouvelle ?
Pas vraiment. Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis où l’assignation en justice se solde par des procès retentissants ou des règlements à l’amiable à plusieurs millions de dollars, la Loi française dérivée de la loi Européenne, n’est pas très contraignante pour les entreprises… et je doute même que beaucoup de contrôles soient effectués. Ce qui pose une question auquel je n’ai pas la réponse : pourquoi est-ce si difficile en France de rendre les sites accessibles ? Pourquoi les marques et les entreprises rechignent-elles tant à améliorer leurs interfaces pour pouvoir accueillir plus de publics, plus de visiteurs et même plus de clients ?
Une des pistes possibles réside peut-être simplement dans la nature de ceux qui font le Web. Les personnes handicapés en représentent sans doute une quantité infinitésimale, mais pire encore, les designers et développeurs qui font les sites webs, les apps et les produits digitaux de toute sorte ont du mal à sortir eux mêmes de leur univers cognitif et ne se sentent pas préoccupé au premier chef par les problématiques d’accessibilité. C’est un problème plus général : ces travailleurs du digital ne font pas assez l’effort de se projeter dans les habitudes et les besoins de leurs vrais utilisateurs et, plus ceux-ci, leurs sont éloignés, moins ils s’en préoccupent.
C’est peut-être aussi une question de coût, les entreprises n’aimant pas non plus tellement faire l’effort supplémentaire pour aller comprendre au microscope tous ces utilisateurs qu’elles préfèrent ranger dans des catégories standardisées, pleine de clichés.
