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Faire des grimaces dans le Métavers

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Faire des grimaces dans le Métavers

Pourquoi ne pas pouvoir faire des grimaces en 3D, c’est embêtant

Je me faisais la réflexion l’autre jour… mais si faire des réunion dans le Métavers, c’était mieux, il y a quand même un problème. On ne peut pas faire de grimaces avec les avatars. Et c’est plutôt embêtant. Car si le but des réunions immersives en 3D est d’améliorer la communication et de pallier aux défauts de la visio, se réfugier derrière des masques inertes ne va pas dans ce sens quand on sait que la communication non verbale est tout aussi importante que la communication verbale. Et notamment celle véhiculée par les multiples contractions et mouvements du visage.

Pour moi, c’est un des indicateurs que les promesses de Métavers pour les applications professionnelles manquent encore de maturité par rapport aux véritables besoins. Il ne suffira pas d’avoir l’effet d’étonnement de se retrouver dans un monde virtuel pour que le succès de celui-ci soit assuré. Il faudra arriver à beaucoup plus de réalisme que ce que nous offre Méta Workroom, l’application de réunion de Meta dans le Métavers.

Et d’ailleurs, avons-nous vraiment besoin d’être projeté dans un monde de synthèse pour nous réunir ? Pendant longtemps, nous nous sommes passés de la visio-conférence et nous reposions uniquement sur la voix pour échanger des informations et collaborer.

Mais la vidéo a sans doute apporté quelque chose. Je pense à la phase de démarrage et de conclusion d’une réunion, le temps où nous nous disons “bonjour”, puis “au revoir”. Il y a, à ce moment, un besoin de se voir. Mais entre les deux, nous nous passons franchement de la vue des interlocuteurs. Car ce que nous y voyons ne nous aide pas à mieux communiquer. Voir la personne en face ne me semble pas pallier justement à cette communication non verbale. Et je reste d’ailleurs persuadé que de nombreuses visios sont assez improductives, car, en réalité, et sans même que nous nous en rendions compte, elles ne permettent pas une compréhension fine des messages que nous nous envoyons. Bien moins fine que lorsque nous nous retrouvons à plusieurs dans une même pièce. Ce qui est d’ailleurs, au passage, l’argument de Meta Workroom, qui permettrait de retrouver cette communication fine, à la fois verbale et corporelle. Mais qui me semble limitée du fait que l’imitation du monde réelle reste une imitation grossière, notamment en l’absence de tout ce que nous pouvons faire avec nos visages.

Je ne dénigre pas à nouveau le Métavers (même si j’aime bien le faire). J’essaie juste d’expliquer pourquoi cette pâle imitation de la réalité pourrait ne pas apporter ce que nous en espérons. Et par delà cette explication, de donner les raisons que nous ferions mieux de ne pas trop attendre de ce Métavers qui me semble encore beaucoup trop un concept faramineux sans réelle application possible de masse.

PS : en réalité, Méta travaille sur ce problème des expressions faciales. Le prochain casque de VR, qui porte actuellement le nom de Cambria, pourrait, d’après Mark Zuckerberg, permettre cette retranscription… cf l’article de Voicebot à ce sujet.


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